Zoom sur trois étapes : dépistage, examen, suivi local
Se faire dépister : quelques chiffres clés pour la Corse-du-Sud
Chaque année, la Ligue contre le cancer relaie les campagnes nationales. En Corse-du-Sud :
- Environ 7 000 invitations au dépistage du cancer colorectal sont envoyées chaque année (source : CRCDC Corse).
- Pour le cancer du sein, le taux de participation avoisine les 53 % (contre 50 % en moyenne nationale, données Santé Publique France 2023).
- Le dépistage du col de l’utérus reste moins suivi, avec un taux de moins de 45 % chez les 25-65 ans.
La difficulté principale : bien des personnes, faute d’information ou parfois par crainte, zappent les convocations. Les laboratoires jouent ici un rôle clé : ils sont habilités à remettre les kits de dépistage colorectal et peuvent guider pour les modalités pratiques. De plus, ils connaissent le tissu local et n’hésitent pas à expliquer, parfois en corse, comment faire le prélèvement chez soi.
Examens et diagnostics : ce qui se fait ici, ce qui part ailleurs
Certains actes sont réalisés sur place (imagerie, collecte de prélèvements, analyses de base). Mais pour les analyses plus poussées (génomique tumorale, immunohistochimie complexe), les prélèvements sont envoyés en métropole, notamment à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille ou à l’AP-HM.
Pas besoin de s’inquiéter : le circuit est maintenant très rodé. Un exemple : pour une biopsie analysée à Ajaccio, le délai moyen de résultat est d’environ 3 à 5 jours. Pour les tests spécialisés envoyés hors-corse, comptez 10 à 15 jours, rarement plus. Le laboratoire local reste l’interlocuteur de confiance qui vous restitue les résultats, les explique et transmet au médecin.
Le suivi sur place : chimiothérapie, contrôles, soutien global
La plupart des chimiothérapies peuvent se faire dans les hôpitaux et cliniques du territoire, en hôpital de jour. Cela évite un aller-retour sur le continent, fatiguant pour les patients et leurs proches.
- En 2023, plus de 1 200 séances de chimiothérapie ont été réalisées à l’hôpital d’Ajaccio selon les données de l’établissement.
- Le suivi de la tolérance du traitement passe souvent par des prises de sang régulières, faites dans les laboratoires voisins, ce qui permet d’adapter très vite les protocoles en cas d’effets indésirables.
- Le lien "ville-hôpital" est là aussi solide : les équipes de coordination travaillent main dans la main avec les médecins de famille, les pharmaciens et les réseaux associatifs comme la Ligue 2A, qui assure des permanences d’accompagnement psychologique ou social.